LE BASSIN DU DRAC Nous le définirons comme l'ensemble des vallées du Drac et de ses affluents (sur la rive gauche, la Souloise, l'Ebron et la Vanne et sur la rive droite, la Séveraissette, la Séveraisse, la Bonne et la Roizonne ), entre le débouché de ces rivières au sortir de leur hautes vallées et, vers l'aval, une ligne joignant Monestier de Clermont à La Mure. |
On comparera utilement cette carte à celle des glaciers rissiens à leur maximum d'extension.
La différence est saisissante !
Si les terrasses sont les éléments les plus remarquables du bassin du Drac, c'est en partie parce qu'aucune rivière importante n'a succédé aux grands glaciers quaternaires, ce qui la différencie de la plupart des grandes vallées alpines. Ainsi une grande partie des dépôts a-t-elle pu subsister jusqu'à nos jours.
Mais, tout d'abord, pourquoi des lacs aussi importants ont-ils occupé les vallées du Drac et de ses affluents ? Pendant la glaciation würmienne, les glaciers affluents n'ont fait qu'une timide apparition dans cette vallée. Bonne et Séveraisse se sont contentées de barrer localement la vallée du Drac en face de leurs débouchés. En amont de ces barrages se sont donc développés un certain nombre de lacs, les principaux étant ceux du Beaumont et du Champsaur. Plus bas dans la vallée, les eaux du Drac rencontraient un nouvel obstacle : la langue frontale du glacier de l'Isère et sa moraine, barrage qui donnait naissance au plus important des plans d'eau, le lac du Trièves. Tous ces lacs se sont progressivement comblés, remplis par les alluvions apportées par le Drac et ses affluents. Ces dépôts -- tout au moins ceux qui n'ont pas été emportés par l'érosion postglaciaire -- sont à l'origine des terrasses, au plancher presque parfaitement horizontal. Mais pas tout à fait horizontal quand même..... . La surface d'une terrasse présente en effet, de l'amont à l'aval, une faible pente, de l'ordre de quelques mètres pour une dizaine de kilomètres, pente qui dépend des conditions dans lesquelles s'est effectué le dépôt, ainsi que nous l'avons vu à la page Les dépôts glacio-lacustres Des facteurs secondaires peuvent également jouer tels les apports provenant des flancs de la vallée ou le tassement différentiel des dépôts, fonction de leur nature et de leur épaisseur. Nous avons dit : barrage par les glaciers ; certes, mais il peut exister plusieurs variantes à ce schéma.
-- Soit -- et c'est le cas du lac du Trièves -- les eaux s'échappent par un déversoir latéral. Le niveau du lac reste alors constant et égal à celui du déversoir. -- Soit les eaux franchissent l'obstacle du glacier en s'écoulant entre la rive et le front du glacier ou sa moraine. Dans ce cas, le niveau du lac varie avec l'avancement du glacier. C'est le cas du lac du Beaumont. -- Soit, enfin, si l'épaisseur du glacier n'est pas trop importante, les eaux peuvent s'infiltrer à travers celui-ci par un réseau de crevasses. C'est, semble-t-il, le cas du lac du Champsaur. |
LES CHENAUX SOUS-GLACIAIRES LATERAUX
Ces chenaux ont été creusés par les eaux circulant sous la surface du glacier.
Parvenus plus près du front du glacier, les écoulements gagnent le fond du thalweg et s'échappent par d'autres chenaux, de type différent, les chenaux marginaux externes. |