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Le col de Merdaret est un large passage ouvert dans l'arête qui descend du massif des Sept Laux vers le nord en direction d'Allevard (Isère) et qui sépare donc la vallée de l'Isère - le Grésivaudan - de son affluent le Bréda, issu du massif des Sept Laux. |
SITES
CARACTÉRISTIQUES PROCHES DU COL DE
MERDARET
(Extrait des
tableaux des sites de l’Isère (repérés I) et de ses affluents (repérés IA)
Rep |
Site |
Type |
Alt (m) |
Alt Glac (m) |
Nb |
Larg (km) |
Pente (%) |
Dist (km) |
Carte TOP25 |
Carte Géologique |
Coordonnées WGS84 |
I 20 |
Verrou sous chalet Merdaret |
RM |
1719 |
1769 |
- |
- |
- |
63 |
3433OT |
Domène |
32T 267500 5018900 |
I 21 |
Moraine sur chalet Merdaret |
D |
1730 |
1730 |
- |
- |
- |
63 |
3433OT |
Domène |
32T 267200 5018550 |
Rep |
Site |
Type |
Alt (m) |
Alt Glac (m) |
Nb |
Larg (km) |
Pente (%) |
Dist (km) |
Carte TOP25 |
Carte Géolog |
Coordonnées WGS84 |
IA11 |
Crêt du Poulet |
SRD |
1700 |
1800 |
2 |
0,2 |
Hor |
68 |
3433OT |
Domène |
32T 269600 5023700 |
IA12 |
Crêt Luisard |
Mor |
1770 |
1770 |
- |
- |
- |
67 |
3433OT |
Domène |
32T 269150 5022450 |
IA15 |
Crêt du Bœuf |
RA |
1820 |
1940 |
- |
- |
- |
90 |
3433OT |
Domène |
32T 268800 5018400 |
IA16 |
Montagne des Fanges |
D |
1940 |
1940 |
- |
- |
- |
92 |
3433OT |
Domène |
32T 267700 5017700 |
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Le vallon est barré par un verrou rocheux s'élevant à 1719 m (I 20), à l'arrière duquel s'étend la prairie (un ancien lac comblé) sur laquelle sont construits les chalets du Merdaret. On remarque également que l'un des versants porte trois banquettes inclinées, des broues. |
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Le verrou rocheux est couvert de roches moutonnées.......................................................... |
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Voici l'une de ces ravines, qui sont au nombre d'une demi-douzaine au total. ........................... |
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Les trois ravines les plus septentrionales de la série sont repérées 1 à 3 sur la photo ci-contre et sur la carte ci-dessous.
Elles prennent naissance à 1800 m d'altitude, au bord d'un "replat inférieur", ancien lac comblé. Leur section en V permet de leur attribuer avec certitude une origine torrentielle. Or, elles ne sont pas dominées par un bassin d'alimentation de taille suffisante pour avoir collecté un débit d'eaux météoriques appréciable. Les eaux météoriques provenant des pentes qui dominent le replat inférieur sont collectées en effet dans un "replat supérieur" d'où elles s'écoulent selon les flèches bleues, dans un petit vallon 5, vers la vallée du Bréda . La formation de ces ravines ne nous paraît imputable qu'à l'action des eaux de fonte de la diffluence du glacier du Haut Bréda au-dessus de l'arête du col. Les eaux glaciaires de ce glacier, circulant 100 à 150 m sous sa surface et empruntant le col, ont pu également jouer un certain rôle. |
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Vue de plus près, voici cette ravine 4. Elle prend naissance vers 1880 m, sous l'arête de la Montagne des Fanges. Il s'agit, là aussi, d'une vallée sèche, de taille un peu plus importante que les précédentes, sans doute parce qu'elle n'a pas bénéficié de la protection offerte par le replat supérieur et qu'elle a été empruntée par la totalité des eaux provenant de la fonte de la glace franchissant l'épaule de la Montagne des Fanges. |
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Il nous semble alors possible d'envisager le film des événements suivant : Au pléniglaciaire würmien, nous l'avons dit, le glacier du Haut Bréda (glacier du Pleynet) envoie, par le col de Merdaret, une diffluence qui dévale la pente versant Grésivaudan, au nord de la portion représentée par la carte ci-contre. La surface du glacier s'élève ici à 1940 m environ. Au cours de la phase suivante, pendant laquelle le début de la décrue glaciaire abaisse la surface de la glace, les eaux de fonte latérales gauches de la diffluence creusent la ravine 4. Un peu plus tard encore, la glace s'abaisse à 1850 m environ et le front de la diffluence stagne un moment au niveau du replat inférieur. C'est alors que l'écoulement de ses eaux de fonte creuse les ravines 1 à 3, cependant que s'assèche la ravine 4. C'est cette position du glacier qui figure sur le croquis ci-contre. Le glacier s'abaissant encore, les eaux empruntent alors le ravin 5 qui les fait rejoindre la vallée du Bréda. Enfin, la diffluence a totalement cessé lorsque le niveau de la glace est descendu en dessous de 1800 m, fossilisant ainsi les ravines dans l'état où nous les trouvons à l'heure actuelle. |
CONCLUSION En conclusion, le fait le plus important, qu'il convient de souligner, réside dans le fait que ces ravines du col de Merdaret prennent naissance vers 1800 à 1880 m, prouvant ainsi que la fusion du glacier würmien était déjà alors intense à cette altitude, donc qu'elle commençait un peu plus haut. Ce résultat conforte celui qui fait l'objet de la page le Pas d'Anna Falque ou altitude d'apparition des eaux glaciaires sur un glacier quaternaire (2). On peut se demander si, au maximum des glaciations, cette diffluence rejoignait, 300 à 400 m plus bas, le glacier de vallée de l'Isère ? Il est difficile d'être affirmatif mais nous pensons toutefois que cela devait être le cas, au moins pour les glaciations plus importantes que le Würm, ainsi que nous le laissent supposer les grandes dimensions du vallon de Merdaret qui plonge sur Theys. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas là un élément particulièrement important dans la formation du paysage du col de Merdaret. Mais cette région nous réserve une dernière surprise. Dans ce même versant ouest du col de Merdaret existent 4 épaulements, à des altitudes également très supérieures à celle du glacier rissien du Grésivaudan et qui ne sont apparemment pas liés à la diffluence du glacier du Haut Bréda. On ne peut manquer d'être frappé par l'altitude, exceptionnellement élevée, de ces épaulements aux formes très nettes. Tous conduisent à envisager l'occupation du Grésivaudan par un glacier de cote de surface voisine de 1900 m, soit 600 m au-dessus du Würm ou encore 400 m plus haut que le Riss. Un pareil monstre a-t-il pu réellement exister ? Cette question nous a paru suffisamment intéressante pour que nous lui consacrions une page spéciale: Les sites élevés du Grésivaudan. LES RAVINES D'EPAULEMENT D'ARCENI (Beaufortain, Savoie) Quittons l'Isère pour la Savoie, Belledonne pour le Beaufortain où nous trouverons un autre exemple de ravines de diffluence. Dans la vallée du Poncellamont, qui descend du Cormet d'Arêches, un épaulement porte le chalet en ruines d'Arceni. Son altitude est de 2086 m. ![]() Plusieurs ravines entaillent son versant aval, signe que le glacier, lors de son recul, a stationné un certain temps sur cet épaulement, un peu plus haut que 2100 m et que la production d'eaux glaciaires avait commencé à cette altitude. Mais nous ne savons pas, pour l'instant, placer cette phase de recul par rapport au maximum du Würm. Nos études en cours permettront peut-être de préciser ce point d'ici quelques semaines. |