MASSIF DE LA CHARTREUSE
Pour une visite géologique détaillée du massif, cliquer ici. Nous n'avons pas étudié le tracé des glaciers à l'intérieur de ce massif et nous nous bornerons à parler de son pourtour. Le rebord est de la Chartreuse domine le Grésivaudan par une formidable muraille rocheuse urgonienne, qui ne s'abaisse quelque peu qu'aux environs de Grenoble, où elle est relayée par la barre tithonique. Cette muraille n'est interrompue que par quelques rares cols qui permettent l'accès à l'intérieur du massif (excepté celui de la Faîta, que n'emprunte ni route ni sentier). Du sud au nord, ce sont les cols de Vence, de la Faîta, du Coq, des Ayes, de l'Alpe, de l'Alpette et enfin, dominant Chambéry, celui du Granier. Ces passages ont-ils été empruntés par les glaces lors des deux dernières glaciations ? L'examen du graphique d'altitude du glacier de l'Isère - ou mieux encore, le calcul à l'aide de la formule - permet de répond à cette question.
On peut tirer de ce tableau les conclusions suivantes : -- le col de Vence a été franchi, à chaque glaciation, sous une épaisseur très importante de glace. -- le col de la Faîta n'a pas été franchi durant le Würm, mais les glaces rissiennes sont arrivés sensiblement à son niveau. La précision de la méthode ne permet pas d'en dire plus, mais l'absence de ravin sur le versant opposé du col laisse penser qu'il n'a pas été franchi. -- de la même manière, on ne peut conclure de manière certaine en ce qui concerne le col du Coq, mais ici, les glaces ont pu déborder légèrement le col, les eaux s'écoulant alors dans le ravin de la Rajas. --le col de l'Alpe n'a été franchi pendant aucune des deux glaciations --le col de l'Alpette (1547 mètres) se prolonge, sur plus d'un kilomètre vers le nord-est par un vallon en pente douce, dominé au nord par la falaise qui supporte le Mont Granier. Ce vallon se termine, côté Grésivaudan, à la cote 1500 environ. Il nous semble probable, sur la base des chiffres ci-dessus, que, alors que le glacier würmien n'a pas atteint ce vallon, l'appareil rissien a dû en envahir le début, sans peut-être parvenir jusqu'au col de l'Alpette lui-même. --le cas du col du Granier est un peu plus complexe, car il faudrait connaître le sens de circulation des glaces dans la cluse de Chambéry lors des maximums glaciaires. Si on admet une circulation dans le sens Isère - Rhône, le niveau du glacier s'abaissait de Montmélian à Chambéry et c'est le contraire, bien entendu, dans le cas inverse. Mais le col du Granier se situe très près de Montmélian et une erreur sur le sens de circulation des glaces ne fausse que très peu les résultats d'altitude et ne modifie pas les conclusions en ce qui concerne le franchissement du col. Le tableau montre en effet que le col a été franchi aux deux glaciations sous une épaisseur de glace telle qu'une légère erreur sur les altitudes calculées n'influe pas sur les conclusions (le calcul a été fait en supposant un sens de circulation de des glaces dans le sens Isère - Rhône). En ce qui concerne le col du Granier, on peut d'ailleurs trouver une confirmation sur la Roche du Guet (1209 mètres), au nord de Monmélian, qui montre des roches moutonnées et un abrupt d'arrachement, témoins du passage d'un glacier. Le niveau de celui-ci était donc supérieur à 1209 + 50 = 1260 mètres (il s'agit là d'une valeur minimum, puisque les observations se situent à un sommet). Même en ne prenant en compte que ce chiffre, le glacier montait suffisamment haut pour franchir le col du Granier. Des études en cours, portant, elles, sur les dépôts glaciaires à l'intérieur du massif de la Chartreuse, permettront, nous l'espérons, de confirmer les résultats tirés de l'application de la formule. |
MASSIF DES BAUGES Pour une visite géologique détaillée du massif, cliquer ici.
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ALTITUDE ATTEINTE PAR LES GLACIERS
DANS LE MASSIF DES BAUGES
Le Crêt du Char (site B2) est une épaule qui, sur une longueur de 500 mètres, cote 1450 m à plus ou moins 10 m près et qui porte de courts sillons vallonnés. Sur son versant ouest, des sillons de pente indiquent un mouvement de la glace d'est en ouest. On peut en déduire une altitude minimum de glacier de l'ordre de 1500 m.
Enfin, les banquettes qui courent le long des flancs est et ouest du col de la Frasse (site B4) fournissent une cote de surface du glacier de 1410 m, valeur également minimum car, au-dessus de cette altitude, les pentes sont trop soutenues pour que des dépôts aient pu subsister. La fraîcheur des formes de ces banquettes montre d'ailleurs qu'elles datent du Würm. Il est donc possible de conclure que, dans ces sites dominant Bellecombe-en-Bauges, les glaciers ont atteint une altitude maximum de 1550 mètres environ. Le dernier site caractéristique identifié dans ce massif est celui du Creux de Lachat (B5)(Montagne des Banges, au-dessus de Montagny). Ici, sur une éminence (1420 m) qui domine au nord-est le Creux, des sillons vallonnés et des dépôts montrent que le glacier a atteint ici au minimum 1470 m d'altitude. Cette altitude a pu être dépassée, car lesdits sillons se situent au sommet même de l'éminence. |
MASSIFS DES BORNES ET DES ARAVIS
Pour une visite géologique détaillée des massifs, cliquer ici. SITES CARACTERISTIQUES DU MASSIF BORNES-ARAVIS
![]() ALTITUDE ATTEINTE PAR LES GLACIERS
DANS LE MASSIF BORNES-ARAVIS
L'étude des sites BA1, BA2 et BA9 montre que la surface des glaces, au-dessus des trois cols des Annes, de la Colombière et de Cenise, se situait aux environs de 1850 mètres. Le glacier de l'Arve, parvenu à Cluses, émettait donc par ces cols, des diffluences en direction du Grand Bornand et du Petit Bornand, à l'intérieur du massif.
Cette valeur ne reflète toutefois pas exactement l'altitude du glacier de l'Arve lui-même, car il faut tenir compte de la présence de glaciers locaux accrochés aux flancs de la Pointe d'Areu et de la chaîne du Bargy. De même, mais cette fois à l'extrémité opposée du massif, le glacier qui descendait le Val d'Arly et qui provenait lui-même d'une diffluence du glacier de l'Arve au-dessus de Megève diffluait par le col des Aravis en direction de l'intérieur du massif. La cote exacte des glaces au-dessus de ce dernier col nous est inconnue, mais les sites BA4 à 8 nous indiquent une altitude de l'ordre de 1700 mètres dans les environs de la Clusaz. Entre les deux, le site BA3 nous fournit une cote intermédiaire de 1830 mètres près du Chinaillon. Cette dernière valeur est confirmée par l'existence du seuil de la Clef des Annes. Ce large col, situé légèrement au sud-ouest du col des Annes, est en effet horizontal, à plus ou moins 20 mètres près, sur 1200 mètres de longueur, ce qui permet de le considérer comme un seuil glaciaire. Son altitude est de 1750 mètres, la surface du glacier se situant nettement plus haut. Ces valeurs reflètent, selon nous, l'altitude de surface des glaciers rissiens.
QUELQUES SITES CARACTERISTIQUES DU MASSIF BORNES-ARAVIS
LE PLATEAU DE CENISE
Sous l'aspect, à première vue banal, d'un pâturage de montagne parcouru par les pies rouges aux mamelles généreuses, le plateau du col de Cenise nous paraît constituer un paysage unique dans les Alpes. |
MASSIF DU CHABLAIS
Pour une visite géologique détaillée du massif, cliquer ici. On consultera également utilement le site http://coabostc.edres74.ac-grenoble.fr/geo/geo1.html sur lequel on trouvera des cartes très détaillées de l'extension des glaciers würmiens dans le Val d'Abondance. |