À elles seules, les Alpes en comptent plusieurs milliers d'exemplaires. Leurs dimensions sont très variées, mais ils possèdent en commun un certain nombre de caractéristiques qui
permettent de les identifier sans difficultés dans les paysages.
COMMENT IDENTIFIER UN CIRQUE GLACIAIRE | ||||
Un cirque glaciaire présente quatre caractéristiques morphologiques principales, bien identifiables sur le terrain comme sur les photos.
- les parois supérieures, qui étaient situées au-dessus de la rimaye de l'ancien glacier, n’ont, de ce fait, pas été soumises à l’érosion glaciaire.
Sur ces pentes raides, les rochers, fragmentés et descellés par l’effet des cycles gel-dégel, étaient arrachés par la chute des blocs de glace qui y adhéraient ( effet ventouse ). Ce type d’érosion a donné naissance à des pentes soutenues, à la surface rugueuse et déchiquetée.
- enfin, en dessous du rebord inférieur du fond de cirque, la pente s’accentue à nouveau, c’est le gradin de confluence, par lequel le glacier de cirque rejoignait la vallée principale. Ce gradin est généralement entaillé par une gorge de raccordement, creusée par les eaux sous-glaciaires et postglaciaires.
Ces quatre caractéristiques permettent de distinguer les cirques glaciaires
des ravins d’origine torrentielle, dont le profil est bien différent. |
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Le premier constitue la face nord de la Pointe de la Fenêtre, qui s'élève au sud de Saint-Martin de Belleville. On distingue bien les pentes soutenues des murailles qui le limitent ainsi que son fond plat et bosselé. Quant au gradin de confluence qui plonge sur le Doron de Belleville, il est masqué par les pentes du premier plan |
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A quelques kilomètres de là,le cirque qui occupe la face nord du Pic de Belle Étoile s'élève tout au fond de la longue vallée de Fond de France. Les murailles supérieures sont encore plus remarquables ici que celles du cirque précédent, le gradin de confluence est bien visible et, entre les deux, le fond du cirque porte le nom révélateur de Clapier Branlant. A droite de la photo, une des murailles latérales porte une corne, le Rocher de l'Evêque. |
L'aspect si caractéristique de la haute montagne nous paraît dû essentiellement à l’œuvre des glaciers de cirque. Ce sont eux, en effet, qui ont modelé les sommets, alors qu'aux altitudes moyennes et basses, les glaciers de vallée se chargeaient de l’évacuation des débris.
Cette érosion des sommets s'est déroulée, schématiquement, selon un processus continu dont on peut extraire les étapes marquantes suivantes :
Imaginons un relief en coupole, une large croupe ( le film des événements serait d'ailleurs sensiblement le même dans le cas d'un plateau horizontal ou peu incliné ). À
l'arrivée des glaciations, des glaciers de cirque s'installent, autour du relief, en des lieux propices ( vallons préexistants, combes à neige ) et y impriment leur forme caractéristique.
Pour en savoir plus sur la formation des cirques
Si l'action des glaciers s'arrête à ce stade, la coupole ( ou le plateau ) subsiste en grande partie, mais elle est maintenant entaillée sur son pourtour par des cirques glaciaires.
Phase 1
Le plateau de Bure ( Hautes-Alpes ), Chamrousse ( Isère ) ainsi que les glaciers de la Vanoise ( Savoie ) montrent de tels reliefs.
Si, au contraire, les glaciers continuent à agir, par exemple au cours d’une glaciation postérieure, l’érosion fait reculer les parois supérieures des cirques ; les formes de la montagne s'affinent en une suite de pics réunis les uns aux autres par des arêtes aiguisées d'où descendent en grand nombre glaciers de cirque et langues glaciaires de versant ; quelques calottes locales peuvent subsister, qui donneront, après disparition des glaciers, des surfaces reliques.
Phase 2
C’est le cas de bien des paysages parmi les plus célèbres des Alpes :
Combes des Aravis (Haute Savoie), vallons du Dévoluy ( Hautes-Alpes ), Churfisten ( canton de St Gall, au N du Walensee, Suisse ).
L'érosion glaciaire continuant son action, les parois qui séparent les cirques sont finalement démantelées et ceux-ci se réunissent.
Phase 3
Les langues glaciaires de versant,
exutoires de glaciers de calotte, ont joué un rôle assez semblable à celui des
glaciers de cirque.
Il subsiste cependant parfois, au point de rencontre des arêtes, des sommets aux formes généralement élancées, des horns : le Cervin, bien sûr, mais aussi la Dent d'Hérens, Pierra Menta ( Savoie ), l'Obiou ( Isère ) et ... le Puy Mary.
Un horn résulte de la coalescence de 3 ou 4 cirques
situés sur des versants différents.
D’une manière analogue, la réunion de 2 cirques seulement d’un même versant donne parfois naissance à une forme analogue à un horn, mais située sur un versant et non sur une arête sommitale et que nous proposons d'appeler une corne.
Leur trace dans les paysages se lit sous la forme de vallons glaciaires
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