Les crêtes du Dôme de Barrot s'élèvent à plus de 2000 mètres dans les pélites permiennes qui prêtent leurs magnifiques couleurs aux Gorges de Daluis et du Cians toutes proches. Elles délimitent un cirque d'une vingtaine de km², tourné vers l'ouest, dans lequel prend naissance la Roudoule. L'altitude était suffisante pour qu'un glacier s'y développe, mais quelle était son importance et jusqu'où s'étendait-il ? Quelques observations effectuées dans cette vallée nous amènent à penser que les glaces descendaient jusqu'à proximité de Puget Théniers. Au col du Mont (1283 m, site repéré A), tout d'abord, on note la présence de deux sillons vallonnés, témoins du passage d'une petite diffluence à un niveau de l'ordre de 1330 m. Cette altitude est confirmée par l'existence, dans le voisinage, de trois épaulements qui fournissent des valeurs d'altitude du glacier comprises entre 1300 et 1390 m à la verticale de Léouvé. |
Sur cette photo, prise des environs du col de Saint-Léger, apparaissent deux sites caractéristiques : -- en B, des érosions de versant analogues à celles que nous avons décrites à la page Les érosions de versant d'origine glaciaire. Ceci nous indique que le glacier a atteint sensiblement le sommet de ce versant (Crête d'Aurafort), qui l'a contraint à un virage brutal vers la gauche. Sa surface se situait donc ici aux environs de 1040 m. -- en C,un dépôt qui nous semble d'origine morainique, et qui monte au minimum jusqu'à 1050 m. |
Une vue plus rapprochée de ce dépôt C, collé à la paroi de la Crête de la Lette. Nous n'avons pu reconnaître sur place cette formation, mais sa disposition, sa forme et surtout l'absence de stratification nous amène à penser qu'il s'agit bien là d'un dépôt glaciaire. |
À titre de comparaison voici une casse du versant ouest de la Crête de Blayeul ( Région de Digne, Alpes-de-Haute-Provence ). Il s'agit là d'une grèze litée, formation périglaciaire qui diffère d'un dépôt glaciaire par l'absence d'argile et la présence d'un litage. Celui-ci est bien visible sur la photo, ce qui permet de la différencier d'un dépôt glaciaire. A contrario, le dépôt C de la photo précédente nous paraît bien d'origine glaciaire. |