VALLEE DE L'EAU D'OLLE ( E ) |
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AFFLUENTS DE L'EAU D'OLLE ( EA ) |
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Note importante commune à tous les graphiques :
Pour permettre le report sur un même graphique de tous les sites quelle que soit leur nature, leurs altitudes ont été majorées ( par application des règles exposées à la page "Altitude atteinte par les glaciers" ) de : - 120 m pour les rebords d'auges (RA) - 100 m pour les sillons rocheux (SR) - 50 m pour les sillons vallonnés (SV), les roches moutonnées (RM) et les sommets d'épaulement (SE). Les altitudes ainsi majorées définissent le niveau atteint par les glaces et sont indiquées dans la colonne "Alt Glac" du tableau ci-dessus. ![]() |
Quelques sites remarquables de la vallée de l'Eau d'Olle. |
Rive droite de l'Eau d'Olle, au-dessus d'Allemont, la carte géologique [feuille Vizille au 1/50000] indique que l'alpage du Chazeau est formé de terrains glaciaires post würmiens. À l'examen, il apparait bien toutefois que seule sa partie médiane soit postérieure au retrait de l'appareil de vallée : la forme et la granulométrie sont en effet typiques d'une moraine de névé et la végétation n'a pas eu le temps d'envahir ce chaos rocheux. Mais il en va différemment pour la partie sud de la terrasse : la formation morainique qui entoure le chalet du Chazeau n'est pas dominée par des pentes susceptibles de l'avoir alimentée et elle est bien colonisée par la végétation. Il s'agit donc sans doute là de la moraine latérale du glacier würmien de l'Eau d'Olle, ce que confirme son altitude de 1750 m (site E1). Un peu plus au nord sur le même alpage du Chazeau, sous le Pas du Bessey, s'étend, à l'altitude de 1870 m (site E2), une autre terrasse, absolument horizontale. Elle n'est pas dominée par des pentes qui auraient pu l'alimenter et elle est parfaitement colonisée par la végétation. On peut penser qu'il s'agit là de la moraine rissienne ou wûrmienne très ancienne (60 à 75 ka) du glacier de l'Eau d'Olle, la différence de niveau de 120 m avec la terrasse sous le refuge du Chazeau (site E1), présumée würmienne, étant bien dans la norme. Une autre terrasse (site E13) - utisée jadis par le curé d'Allemont pour célébrer la messe des alpages - existe d'ailleurs au-dessus de celle du Chazeau, et son altitude de 1835 m la situe bien dans le prolongement de celle, supposée rissienne, du Bessey.
De l'autre côté de la vallée de l'Eau d'Olle, exactement en face du Chazeau, un lambeau de terrain glaciaire - non représenté sur la carte géologique Vizille au 1/50000 - subsiste, à l'altitude de 1850 m, très sensiblement donc au même niveau que la terrasse du Bessey.
Plus en amont dans la vallée, le Pas de la Coche (1989 m) présente un ensemble remarquable de sillons rocheux répartis en deux faisceaux superposés s'étageant de 1930 m à 2060 m.
Plus haut dans la vallée, dans les environs immédiats des cols du Glandon et de la Croix de Fer, deux sites présentent des formes particulièrement intéressantes : - Les stries glaciaires que porte, à 2220 m d'altitude, le contrefort est de la Tête des Cos (site E8). Descendant du sud-ouest vers le nord-est, elles indiquent qu'une partie de la glace qui remplissait la haute vallée de l'Eau d'Olle s'écoulait vers la Maurienne par le col du Glandon (1924 m). - Les sillons rocheux d'orientation 110° qui entaillent le contrefort sud-ouest de l'Ouillon sur le plateau des Chansures (site E9) ainsi que les petits lacs qui l'agrémentent et qui dénotent de même un écoulement de glace vers la Maurienne par le col de la Croix de Fer (2064 m). Notons que les dépôts glaciaires du col de Bellard (site E10) sont datés du Würm par la carte géologique Saint-Jean-de-Maurienne au 1/50000. La vallée de Vaujany (Isère) Enfin, dans la vallée de Vaujany, qui abrite le Flumet, affluent de l'Eau d'Olle, le col du Sabot (2100 m) présente, lui aussi, un relief typique de sillons rocheux et vallonnés (site E5). On y rencontre également des roches moutonnées, signature indiscutable du passage d'un glacier. La différence des surfaces et des altitudes des bassins versants de chaque côté du col, ainsi que la pente longitudinale de la moraine des Rochers Motas (site E6), montre que c'est le glacier de l'Eau d'Olle, descendu de la partie nord des Grandes Rousses, qui diffluait par-dessus le col du Sabot. La présence, au-dessus du col du Sabot de cette crête morainique des Rochers Motas, culminant à 2220 m indique que le glacier atteignait à peu près ce niveau, 50 m au dessus du fond du sillon le plus élevé. Le versant sud-est des Aiguillettes de Vaujany se présente sous la forme d'un versant d'érosion très remarquable. Si l'on extrapole ici les observations effectuées sur les versants d'érosion glaciaires de l'ombilic de Bourg d'Oisans on constate que la surface du glacier devait dépasser de quelques dizaines de mètres celle du sommet E15 de ce versant d'érosion, ce qui nous fournit une altitude de l'ordre de 2550 à 2600 m. Regroupant ces divers sites, la carte suivante montre le cheminement des glaciers rissiens (MEG) dans cette vallée de l'Eau d'Olle. Elle met en évidence l'existence d'une selle glaciaire triple, située entre le lac de Grand'Maison et le col du Glandon et alimentée par les glaciers en provenance du Pic de l'Etendard. De cette selle émanaient trois courants de glace qui se déversaient dans la vallée de l'Eau d'Olle et, en diffluant par les cols du Glandon et de la Croix de Fer, dans celles du Glandon et de l'Arvan, affluents de l'Arc. L'altitude de cette selle glaciaire peut être estimée à 2350 m très approximativement ; cette valeur résulte en effet de la prise en compte des seuls sites E14 et E15 et ne peut donc être définie avec une grande précision. ![]() |