EPAISSEUR DES GLACIERS
32


L'épaisseur des glaciers est très variable. Nombreux sont les glaciers quaternaires dont l'épaisseur dépassait un kilomètre. A l'autre bout de l'échelle, nous avons rencontré, il y a quelques années, sur le versant italien des Alpes, un glacier épais de quelques décimètres seulement, qui vivait là ses derniers jours.

En ce qui concerne plus particulièrement les glaciers quaternaires de nos régions, ils peuvent être classés en deux catégories :

- les glaciers de vallée, dont l'épaisseur était considérable (au-dessus du fond de l'auge de l'ombilic de Grenoble, par exemple, celle du glacier würmien de l'Isère avoisinait 1800 mètres)

- et les glaciers de cirque ainsi que les langues glaciaires de versant, beaucoup moins épais.

Il est possible d'apprécier l'épaisseur d'un de ces derniers types de glaciers en relevant sur les flancs de la vallée - ou sur les cornes éventuelles qu'il a sculpté - l'altitude du sommet des roches moutonnées par rapport au fond de l'auge.
Encore faut-il avoir idée de l'épaisseur de glace nécessaire à la formation des roches moutonnées. Nous rejoignons d'autres auteurs pour l'estimer à quelques dizaines de mètres.
Quelques exemples portant sur des glaciers, alpins ou pyrénéens, de cirque ou de versant nous permettent alors de penser que ces appareils étaient relativement peu épais : 100 ou 150 mètres seulement.

On notera que, sur une pente de 7°, une épaisseur de 40 mètres suffit à provoquer la mise en mouvement d'une masse de glace.


Un exemple : les Aiguilles d'Amitges (Parc National des Encantas, Pyrénées Espagnoles).

Le niveau atteint par les glaces se lit nettement dans le contraste entre les Aiguilles (ce sont des cornes) aux formes abruptes de pupitres granitiques et leur soubassement couvert de roches moutonnées.

Cette différence de modelé permet de constater que, dans ce vallon, l'épaisseur de glace était de l'ordre de 150 m.



L'épaisseur des glaciers de cirque et des langues glaciaires de versant était donc nettement inférieure à celle des appareils de vallée.
Il n'est pas interdit de penser que ce fait est lié aux propriétés physiques de la glace : sous une épaisseur plus grande, ce matériau devient plastique et s'écoule rapidement sur les pentes relativement soutenues que présentent les cirques ou vallons glaciaires.
Les conditions d'écoulement étaient tout à fait différentes, bien entendu, pour les glaciers de vallée, dont la pente était beaucoup plus faible.


Retour à la page d'accueil