GELIFLUXION, SOLIFLUXION ET BLOCS LABOUREURS
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..... et j'allais oublier la gélifraction !
Pour classer les choses dans l'ordre, disons que la gélifraction s'attaque aux roche microfissurées , qu'elle débite en fragments anguleux.
Au pied d'une falaise, elle sculptera les abris sous roche dont nous parlions plus haut.
Elle découpera « en tranches de rôti » les blocs isolés.

Un bloc de gneiss débité par le gel
dans le Tessin


La gélifluxion ( ou cryoturbation ) reprend ces débris ainsi que les éléments sableux et terreux et, lors des cycles gel-dégel, les déplace en profitant de la déclivité locale.
La solifluxion, quant à elle, ne fait pas intervenir de phase « glace » et n'est donc pas typique des phénomènes périglaciaires.
Il n'est toutefois pas facile de distinguer en montagne l'action de la gélifluxion de celle de la solifluxion.


Un sol soumis à la gélifluxion - et à la solifluxion - sous le col des Estronques ( Queyras, Hautes-Alpes ) ( 2651 m ).


Non loin de là, un bloc laboureur descend la pente.
Ce bloc, de 2 m3 environ, repose sur un sol sans grande cohésion et souvent humide.
A chaque cycle gel-dégel, il avance lentement vers le bas de la pente, repoussant devant lui un bourrelet.
La végétation qui recouvre l'avant de celui-ci montre bien l'extrême lenteur du mouvement.
A l'arriere du bloc se creuse un sillon .....
..... mis à profit par d'autres blocs pour suivre leur "locomotive".

Le personnage donne l'échelle.

..... des pieds de vache

Ces pieds de vache photographiés sur la moraine de Cholonge ( Isère ), au col du Fond des Sciaux ( 1234 m ), ne doivent rien - ou peu - à la circulation de ces bestiaux !
Il s'agit, ici encore, d'une forme due à la gélifluxion, associée à la présence de végétaux.

..... et enfin, des terrassettes ....

.... près du lac des Rochilles (Savoie).