SITES CARACTERISTIQUES DE LA VALLEE DE L'ISERE ET DE SES AFFLUENTS
Les sites caractéristiques des affluents, figurés en vert, sont moins instructifs que ceux de l'Isère elle-même ; en règle générale, ils se situent au-dessus de ceux de la vallée principale, ce qui est normal, les pentes des glaciers affluents étant toujours plus élevées que celle du glacier principal, car ils circulent dans des vallées moins larges.
Quelques-uns de ces points se placent toutefois en dessous de la courbe relative au glacier principal, il s'agit de sites liés à des phases de retrait.
Quelques sites remarquables des affluents de l'Isère
Dans les environs de la station des Sept Laux, les sites IA15, IA16 et IA18 sont particulièrement intéressants, car ils dénotent la diffluence du glacier du haut Brèda, descendu du col des Sept Laux, par-dessus l'arête du Grand Rocher, en direction du Grésivaudan.
À première vue, leur utilisation conduit cependant à des résultats différents: 1940/1970 m pour IA15 et IA18, 2010 m pour IA16. La carte géologique Doméne précise que tous les dépôts glaciaires de cette petite région datent du Würm et sont originaires du massif de Belledonne.
Le site IA16, épaulement beaucoup plus pérenne que des dépôts, provient des glaciations antérieures au Würm et nous le retrouverons à la page Les sites élevés du Grésivaudan.
Au-dessus de Ste Foy Tarentaise, rive droite
de l'Isère, la trace du pléniglaciaire est particulièrement bien visible
dans les vallons du Petit et du Grand (sites IA7 et IA8). Elle s'élève rapidement lorsque l'on remonte ces vallons pour atteindre 2800 m environ à 9 km du thalweg de l'Isère.
Il est intéressant de remarquer que, plus en
amont encore, cette trace se raccorde, vers 3100 m d'altitude, à la
surface du glacier actuel du Grand, diffluence émise par l'appareil du
Ruitor par-dessus l'arête frontière.
Dans le Val d'Arly - situé dans une portion particulièrement étroite du sillon subalpin - le site repéré IA13 donne une indication d'altitude intéressante, car proche du glacier de l'Arve.
Quelques mètres sous le sommet de la Croix Cartier, on peut observer trois sillons vallonnés à l'altitude 1820 mètres, et un peu plus bas encore, une série de sillons rocheux.
La Croix Cartier domine le Val d'Arly du haut de ses 1834 m.
C'est ce que l'on peut appeler une croix de rebord d'auge.
Du sommet de la Croix Cartier, la vue, pour qui est doué d'imagination, est saisissante.
Il faut se représenter en effet l'immense surface de glace, très peu inclinée, qui s'étendait jusqu'au pied du Mont-Blanc, à 25 km de là et de laquelle émergeait seulement la crête qui relie le Mont Joly au Mont de Vorès.
Si l'on ose se risquer à une comparaison, voici un paysage actuel qui n'est pas sans rappeler l'étendue de glace de la Croix Cartier au Mont Blanc.
Nous sommes ici sur le bord du Byrdglacier (Antarctique), grâce à une photo due à l'Université de Cincinnati.
Mais revenons à la Croix Cartier pour voir les sillons rocheux dont il était question ci-dessus.
L'altitude que l'on peut en déduire pour le glacier est voisine de 1870 m, résultat homogène avec ceux résultant, tant de nos observations dans le massif Bornes-Aravis (voir à ce sujet la page Préalpes du Nord que des études de S. Coutterand, concrétisées par la carte que l'on peut consulter ici.